Mots contre maux de rjpm

RCA – LE RECENSEMENT GÉNÉRAL DES ÉLECTEURS : L’ÉTAPE LA PLUS CRUCIALE DU PROCESSUS ÉLECTORAL

Par RJPM

Au moment où l’Autorité Nationale des Élections (ANE) lance le recensement général des électeurs en Centrafrique, certains potentiels candidats sillonnent encore le monde entier dans l’unique but de mobiliser les fonds pour financer leur compagne électorale. D’autres font le pied de grue chez le distributeur automatique d’argent de Oyo. Et d’autres encore se trémoussent chez le géant voisin aux pieds d’argile. Sauf erreur de notre part, la plupart de ces candidats, qui lorgnent depuis des années le fauteuil présidentiel, tel Luke Luke traquant les frères Dalton, ne disposent pas les moyens financiers de leur politique. Ces personnages à la poche constamment vide, qui veulent vaille que vaille entrer au Palais de la Renaissance, sont souvent qualifiés par leurs militants et sympathisants de héros ou figures de la liberté, mais pour leurs détracteurs, ils ne sont rien d’autre que des imposteurs. En dépit de quelques rares individualités politiques centrafricaines qui se distinguent ça et là, de nombreux experts internationaux estiment que le pays connait une pénurie de vrais hommes politiques. S’il est devenu bien triste commodité de remarquer que certains hommes à poigne du pays subissent le même sort que les autres membres de la politicaillerie centrafricaine, c’est pour la simple raison qu’une dent pourrie fait indéniablement souffrir toute la mâchoire. Étant donné que la mâchoire de la veuve Centrafrique souffre depuis des décennies du manque de maturation politique de ses leaders, il serait malaisé que ceux-ci privilégient encore la recherche des fonds de compagne à l’actuel recensement général des électeurs. Nul besoin d’expert pour affirmer que les élections se gagnent dans les urnes et grâce au nombre de voix exprimées. Par conséquent, les prétendants au fauteuil présidentiel devraient en priorité sensibiliser la population à s’inscrire massivement sur les listes électorales. Quand bien même le législateur prévoit toute une batterie d’ordonnancement juridique sur les conditions d’enrôlement des électeurs, il n’en demeure pas moins que le futur candidat devrait stimuler ses potentiels électeurs à s’enrôler massivement. D’ores et déjà, l’article 29 du code électoral stipule que l’inscription sur les listes électorales est un droit pour tout citoyen remplissant les conditions fixées à l’article 3 du présent code. C’est pourquoi tous les prétendants aux élections législatives et présidentielles doivent s’impliquer dans ce processus de recensement?

Que dit l’article 3 du Code électoral ?

En vérité, cet article met juste en exergue les conditions requises pour être électeur en Centrafrique. Il dit ceci : « Sont électeurs, les personnes de deux sexes ayant la nationalité centrafricaine, âgées de 18 ans révolus au moment de l’inscription jouissant de leurs droits civiques, et qui sont régulièrement inscrites sur la liste électorale ». Comment l’ANE parviendra t-elle à distinguer les autres nationalités (Tchadien, Soudanais etc) des vrais centrafricains ? Sachant bien que tous les actes d’états civils ont été pillés et détruits sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Quoique l’article 4 du même code électoral dise :  » Ne doivent pas être électeurs : Les, étrangers, les personnes condamnées pour crime et non réhabilitées, les majeurs incapables, les personnes auxquelles les tribunaux ont retiré le droit d’élire ou d’être élues par application des lois en vigueur », il est impérieux de reconnaître que cela ne règle pas le problème des étrangers qui risqueraient de s’enrôler dans la liste électorale en lieu et place des Centrafricains. Cette inquiétude devient grandissante lorsqu’on apprend que les déplacés et autres exilés devraient également s’inscrire dans la liste électorale. La tentation de penser que les étrangers feront le plein de la liste électorale à la place des centrafricains est véritablement grande.Déjà, des informations bruissent que des cartes consulaires seraient massivement distribuées aux étrangers dans un pays voisin en prélude aux travaux de recensement général. Que se cache t’il derrière cette stratégie alambiquée ?

L’implication des Candidats dans le processus du recensement

En effet, un personnage politique de surcroît candidat aux prochaines échéances électorales, devrait absolument maîtriser toutes les étapes cruciales du processus électoral. Car sans en avoir l’air, la maîtrise du processus par les candidats eux mêmes, contribuent à l’apaisement du scrutin. Or, tous ceux et toutes celles, qui aspirent au mandat électif en Centrafrique, n’accordent aucun intérêt au processus électoral. C’est pourquoi, ils n’hésitent pas à écumer les plateaux des médias nationaux et internationaux pour crier aux mascarades électorales. Au lieu de chanter la sempiternelle rengaine de tripatouillage électoral d’ici demain, il serait souhaitable que les Candidats aux élections s’impliquent dès maintenant dans le processus du recensement général en cours. Même les plus nuls en mathématique pourront démontré sans le moindre doute que sur 100 électeurs inscrits, si 51 sont acquis à la cause d’un candidat, celui-ci gagnera inéluctablement les élections. En réalité, un candidat ne peut faire une projection électorale que sur le nombre de ses potentiels électeurs et non sur celui des autres. Qu’à cela ne tienne, quels sont les vrais enjeux de ce recensement général ? Car, au même moment où certains leaders parlent d’une faible affluence des Centrafricains vers les Centres de recensement, d’autres se frottent les mains car bon nombre de leurs électeurs s’inscrivent massivement. Que tous les Centrafricains qui traînent encore le pas, sachent que l’article 5 du code électoral est très clair : « Nul ne peut voter, s’il n’est inscrit sur la liste électorale de la circonscription administrative où se trouve sa résidence, sauf les cas de dérogation prévues par la présente loi, si vivant à l’étranger, il n’est détenteur d’un passeport, d’une carte d’identité nationale, d’une carte consulaire centrafricaine et s’il n’est immatriculé depuis au moins six (6) mois à l’Ambassade ou au consulat de la République centrafricaine dans le pays de sa résidence et inscrit sur la liste électorale ». Fin de citation.

En sommes, si certains Candidats ne comprennent pas que les élections se gagnent dans la liste électorale, d’autres l’ont compris et c’est pour cela qu’ils feront partie des figures de proue du deuxième tour des élections groupées. Encore un mot contre maux pour ne pas que les candidats nous sortent d’ici demain des plates formes du style : Fare, Clignotants, Frein à main etc…

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page