Chronique de GJK

RCA : LE PEUPLE SEULEMENT, LE PEUPLE MAINTENANT !

Par GJK

« C’est un bien triste destin que celui de ce peuple, assis sur les plus recherchées des richesses naturelles, mais que les politiques contraignent constamment à se satisfaire du plus avilissant des dénuements. Les avancées démocratiques et les progrès économiques sont plus faciles, lorsque ceux qui ont en charge la gestion des Etats savent devoir des comptes d’abord et avant tout à leurs peuples. » JBP

Plus ou moins amer, doux, aigrelet ou piquant, on aurait bien aimé savoir exactement quel goût laissera au final, la cuvée électorale offerte au peuple de Centrafrique en cette fin d’année historique 2015, techniquement déployée au premier trimestre 2016. Et si les feux des projecteurs braqués sur « les derniers survivants de la caravane » 30 (trente candidats de la présidentielle), se sont éteints le soir de ce dimanche 14 février de la Saint Valentin, osons espérer, que les internautes et autres habitués des médias centrafricains, apprécieront à nouveau, de renouer enfin avec des informations et des analyses plus sereines et moins subjectives, au lieu des colonnes d’apothéoses ou de plates méchancetés, dressées à longueur de pages et de journée ces derniers temps, à la fois par des thuriféraires de service ou des calomniateurs de circonstance, et dans quelle ambivalence !

Dans ces jours qui sont les nôtres – on peut l’imaginer aisément -, les Centrafricains n’auront d’autres « distractions », que de se donner à cœur joie, à l’exercice collectif de leurs arts très prisés de divination. Tous, ils rivaliseront de talents comparables aux prophéties de Nostradamus. Et aussi longtemps que la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) n’aura pas validé et proclamé les résultats de la présidentielle en particulier, on se perdra en conjectures et en calculs de probabilité plus ou moins fantaisistes. Ainsi, de Dologuélé à Touadera et vice versa, le futur Chef d’Etat de la RCA, pourrait toutes les heures, changer de nom et de visage, le temps de l’incarnation parfaite et inviolable, et l’avènement irréversible au trône, de l’heureux vainqueur-Président.

On le sait aussi, et ce n’est que de la redondance, l’impréparation et le caractère approximatif de ces élections centrafricaines dans leur ensemble, ne devraient en rien prédisposer ni à un optimisme outrancier, ni à l’auto-satisfaction conséquente, moins encore à une émulation joyeuse d’envergure nationale. Autant dire que le premier président post transition, ne sera qu’un président « mal élu » dans tous les cas, mais un président quand même !

Et cela sonne autant comme une invitation à la retenue et à l’enthousiasme modéré du vainqueur, qu’une obligation pour ce dernier, à se mettre immédiatement et résolument au travail.

Mais au fond, qu’importe si à l’issue de cette présidentielle, la majorité a décidé de « dologuéler » ou de « touadérer » ! Les Centrafricains attendent en dernier ressort, d’apprécier la capacité de l’élu, à conjuguer seulement le verbe qu’il conviendra, à la première personne de l’indicatif présent, suivi obligatoirement des compléments d’objet directs, urgents et inflexibles que sont : paix, sécurité, réconciliation, reconstruction, impunité, bonne gouvernance, et pour tout dire, développement économique, politique, social, humain. Et tutti quanti.

A président « démocratiquement élu » donc, concrétisation parfaite, élégante, pertinente, acceptable, honorable, convenable et irréprochable, de toutes les attentes du peuple. Et Dieu sait qu’il y en a !

Cela étant entendu, c’est lorsque que l’élection sera parachevée et le Président de la RCA connu, que les vrais problèmes vont surgir et se poser. Surtout, qu’on n’aille pas essayer de nous servir les « refrains oubliés » que nous détestons :

  • « J’avais à vrai dire sous-estimé l’ampleur de la tâche » ; 
  • « j’ai trouvé un État aux caisses désespérément vides » ;
  • « tout est à refaire dans ce pays, et il faut savoir choisir des priorités parmi d’autres priorités » ;
  • « chers compatriotes, faites-moi confiance et accordez-moi juste le temps nécessaire ».

Et patati, patata ! Au risque de voir s’égrener des semaines et des mois jusqu’à la fin des cinq années de mandat. Avant que le « président-incapable », ne pousse l’outrecuidance malgré tout, jusqu’à oser solliciter à nouveau un suffrage, que tout pouvoir en place s’arrangera toujours à ne pas perdre.

Diantre !

Bien cher Président en devenir, sachez et comprenez dès à présent, que le peuple a d’ores et déjà, sa réponse, simple mais ferme : « tu avais dit que tu peux non ? Voilà moi, peut maintenant !»

Messieurs Dologuélé et Touadera s’il vous plaît, que celui de vous deux qui sera le Chef d’Etat, veuille bien se garder de recommencer à gaver encore les Centrafricains de mensonges et de les obliger à revivre la souffrance qu’ils connaissent mieux que quiconque, dans ses moindres coins et recoins. Tenez ceci pour dit : le peuple n’est plus disposé à se laisser berner, à se nourrir et à se désaltérer chichement comme au désert aride, alors qu’il est assis sur d’énormes richesses, dont jusqu’ici, les seuls à pouvoir en profiter avidement, demeurent les dirigeants au pouvoir, leur entourage, les membres de leurs familles et leurs proches.

Dans le cas contraire, vous avez encore une chance de vous en tirer à bons compte : ayez le courage et l’honnêteté – si votre conscience vous le suggère -, de déposer hic et nunc vos armes, et de déclarer forfait pendant qu’il est encore temps.

Et pour reprendre à peu près, une réflexion du Professeur Jean-François Akandji-Kombé, vous avez, Messieurs, pendant tout le temps qu’a duré la campagne électorale, eu le plein loisir de nous parler de vous, de vanter vos mérites et vos capacités, et d’indiquer aux Centrafricains sans hésitation à travers vos programmes politiques, le chemin le plus court qui mène à « la terre promise ».

Alors, nous attendons le règlement de vos promesses. Rubis sur ongle !

Je l’ai déjà plusieurs fois écrit, « Au prochain président de la RCA je dis : le peuple ne fera aucun cadeau ! ».

LE PEUPLE SEULEMENT, LE PEUPLE MAINTENANT ! (1)

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö

(1): L’expression est du Professeur Jean-François Akandji-Kombé

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