À vous la parole

POÈME: « JUSQU’A QUAND ?… »

Par Pascal TONGAMBA

C’était, il y a très longtemps
Un peuple criait son désespoir :
« Jusqu’à quand, Seigneur,
Jusqu’à quand ?… »

« Jusqu’à quand ?… »
De l’aurore à l’aurore, les jours se comptent
Du croissant de lune à la pleine lune, les mois défilent
De la succession des saisons, les années passent
D’un évènement, s’ajoute un autre
D’une situation, d’autres se créent
D’une transition civile, on revendique une autre, militaire
J’ai des choses à rapporter
Au nain, la seule personne, et sage
Qui me reste au village

Il y a eu, il y a eu et il y a eu
Des dictatures, du monopartisme,
De la démocratie, du multipartisme,
Des élections, des présidents élus,
Des rebellions, des coups d’Etat
Des forces internationales, l’armée réhabilitée
Des dialogues inclusifs, des amnisties
Des transitions militaires, des transitions civiles
Et encore des transitions « régénérables »
Mais « Jusqu’à quand ?… »

Une transition, et encore une transition
Un gouvernement et encore un autre gouvernement
Une contestation d’une personnalité
Et encore des personnalités contestées
Des consensus, et encore des contres consensus
Des dates de référendum et des élections
Et encore des incertitudes sur ces dates
De l’engagement de la communauté internationale,
Et personne ne sait plus ce qui se joue
Mais « Jusqu’à quand ?… »

Le désarmement, et les groupes armés sont toujours là
La réinsertion, et rien n’est encore engagé
La fermeture des camps de réfugiés, et le pays non sécurisé
Le pardon, la réconciliation, et les réfugiés encore oubliés
Des revendications syndicales encore non-satisfaites
Et encore des créations des centrales syndicales
Des déclarations de paix des groupes armés
Et encore des revendications de quota au forum
Que cachent les uns et les autres ?
Que dissimule le forum ?
Et « Jusqu’à quand ?… »

Et encore, et encore, et encore…
Et le nain : « En Centrafrique, l’histoire
Se répète avec les mêmes éléments
Et à la même période
Ceux qui étaient, sont
Et ceux qui sont, seront
Et toi, tu es, et tu seras ce que tu as toujours été
Ton cri n’est pas entendu et ne sera jamais entendu
Tant que tu n’auras pas pris un engagement ferme et conséquent »

Alors, « Jusqu’à quand ?… »

Centrafricain,
Le peuple est fatigué. Il pleure ceux de ses fils
Qui pouvaient le défendre, mais qui sont partis
Et toi, « Jusqu’à quand ?… »

Pascal TONGAMBA
L’homme aux cheveux blancs

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