Chronique de GJK

CENTRAFRIQUE : PLAISANTERIE GOUVERNEMENTALE

A quand le prochain gouvernement de la République ?

L’autre me dira – sans cligner des yeux -, que ma question est perverse. Elle ne se pose pas et ne devrait pas se posée. Et donc, pas de réponse pour le moment. A la limite, quelques explications à peine compréhensibles et convaincantes, juste de quoi satisfaire les empêcheurs de tourner en rond, et calmer les esprits tourmentés qui roulent pour quelques billets de banque. La coquille changera mais pas le contenu. On prend les mêmes et on recommence. C’est la plaisanterie gouvernementale centrafricaine. Un spectacle plein de scènes à rebondissement, qui se joue depuis plusieurs mois, à coup de déclarations tonitruantes, de dérobades honteuses, de luttes fratricides, et des dessous de tables calamiteux.

Ceci peut s’expliquer peut-être. Mais cela est dénué de sens et de raison, et donc ne peut se comprendre. Prolonger ainsi indéfiniment la partie de poker menteur qui se joue, parce que certaines personnes se croient sorties de la cuisse de Jupiter, et peuvent ainsi se permettre de prendre en otage le destin de tout un peuple ? On est où là ?

N’est-il point temps de décider rapidement qui de ce gouvernement amorphe, devra s’en aller ou rester ? Quand arrivera enfin la nouvelle équipe dirigeante appeler à remplacer l’actuel gouvernement ? Il s’agit là au fait, d’un secret commun à  plus de quatre millions de centrafricains, qui le savent et l’affirment, à commencer par les premiers responsables eux-mêmes. On ne peut pas passer outre. Le gouvernement en place, ne peut et ne doit qu’être reconstitué, pour tantôt donner un nouveau souffle, tantôt assurer la représentativité de toutes les préfectures, tantôt se conformer à la nouvelle donne, si donne il y’a.

A examiner de près, l’Accord de Brazzaville, – la nouvelle donne du moment –  qui n’avait pas vocation à prendre des rides sur son visage de nouveau-né, commence cependant, à prendre le sang de toutes parts. Ce sang des Centrafricains n’a-t-il  pas assez coulé ? De grâce, beaucoup de gens sont déjà morts pour permettre à une infime minorité de continuer à s’enrichir, à se couvrir d’honneurs, à envoyer des personnes servir de chair à canon, à payer des groupes pour organiser des marches de soutien. Mais soutien à qui, de qui contre qui ? Faut-il que chaque famille ait son premier ministre et ses ministres ? Pourquoi s’accrocher coûte que coûte à un poste, quand après plusieurs mois de gestion, il n’y a ni résultats significatifs, ni véritable retombée pour le peuple qui réclame depuis des mois le désarmement, la paix et la stabilité ? La RCA et les Centrafricains devront-ils continuer à se laisser bercer d’ illusions et à vivre de belles paroles ?

Vogue la galère, la République qui a besoin d’un troisième souffle, attend et aura un nouveau gouvernement. Et s’il n’en tenait qu’à moi, les mêmes critères qui ont servi de base à l’élection par le CNT de Samba-Panza, devraient désormais être appliqués pour les nominations des ministres, ainsi que pour la désignation aux postes de premier responsable des plus importantes institutions du pays. Du coup, les querelles ou critiques aussi inutiles que futiles, portant sur les différentes obédiences – religieuse, sectaire ou politique -, les questions de positionnement réel ou supposé par rapport à la Séléka ou aux Antibalakas, trouveront a priori les réponses qui leur conviennent.

Au demeurant, qu’un musulman ou un chrétien – dénomination creuse en politique dans un pays qui se veut laïc – soit nommé Premier Ministre, qu’est- ce que cela peut bien changer au quotidien du Centrafricain, si à l’œuvre, ce dernier se révélait n’être qu’un brillant fort en gueule et « illustre » incompétent ? Souhaitons et espérons simplement pour notre pays, qu’arrive l’oiseau rare des buissons touffus, l’Homme providentiel, lequel doit être un véritable condensé des meilleurs atouts – technocratie et compétence, indépendance et conscience patriotique, rayonnement régional et international -, susceptibles de donner à la RCA, le maximum de chances dont elle a besoin, pour voir enfin poindre à l’horizon, la lumière brillante qui brillera.

Qui êtes-vous donc, Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, vous tous qui vous agitez dans tous les sens – surtout le mauvais -, qui êtes-vous donc dis-je, pour oser refuser au circoncis ou à l’incirconcis, à l’Animiste Ngakola, au Musulman, au Chrétien, qui en a le profil, le bagout et toute la conviction nécessaires, le droit de se sacrifier pour son pays, et poursuivre le combat de sortie de crise ? Dites-vous bien que le poste de Premier Ministre en Centrafrique est loin d’être une sinécure.

Alors, à qui le tour ?

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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