Analyses et réflexionsEN VEDETTEGJK PLUME

PEUT-IL VENIR DE KHARTOUM QUELQUE CHOSE DE BIEN DE BEAU DE BON ?

 

IPar GJK

Et voici la question qui me brûle les lèvres :

Comment un pays peut-il retrouver rien que par la négociation et le dialogue, ses terres et ses biens confisqués par des resquilleurs, et réussir de nouveau à imposer et à opposer aux rebelles affranchis, sa souveraineté conjecturale et son autorité outrageusement bafouée ?

Se pourrait-il que le Président Faustin Archange Touadera et les prestidigitateurs de son régime actuellement en discussion- ou en somnolence diurne excessive – à Khartoum, finiront par nous exposer ouvertement leur stratégie cabalistique. Dans tous les cas, ils devront expliquer clairement aux Centrafricains, comment le gouvernement de la RCA, certes loin d’être totalement vaincu, mais cependant ni vainqueur, ni en position de force sur le terrain, pense-t-il parvenir à reconquérir exclusivement par des arguments pacifistes et seulement par des voies pacifiques, toutes les zones que des groupes armés ont conquises quant à eux, par le feu, le sang et cette guerre absurde qu’ils nous ont imposée. Comment ce gouvernement arrivera-t-il, à convaincre des gangs territoriaux, d’abandonner et de lui rendre aussi simplement que cela, des régions et des espaces entiers où depuis des décennies ils règnent en maître, et sans être inquiétés, sévissent et imposent leurs lois aux populations qu’ils rançonnent, en même temps qu’ils exploitent « paisiblement » et frénétiquement les riches minerais du sous-sol centrafricain ?

Et l’on n’oubliera pas de dénoncer à haute voix  ici, les basses manœuvres, ainsi que l’implication maléfique et la complicité criminelle à peine discrète, de cette mafia sous-régionale et internationale, dont le rôle consiste à alimenter et à entretenir la guerre en Rca, avec le secret espoir, nul ne l’ignore, d’en arriver à la partition pure et simple du pays.

Diantre ! Pour autant,  pourquoi devrions-nous demeurer si naïfs !

La plupart des diplomates accomplis et autres analystes politiques rompus, qui ont promené leur intelligence fine et leur expertise indiscutable sur de nombreux théâtres de guerres civiles partout en Afrique le savent parfaitement, même s’ils ne le disent presque jamais. Aucun conflit armé, n’a été résolu jusqu’ici, uniquement part la négociation et le dialogue de paix entre les belligérants.

En effet, dès lors qu’une rébellion se déclare, il n’existe que trois solutions possibles :

  • Soit le pouvoir en place arrive à la mater, ou du moins à l’affaiblir considérablement, quitte à décider ensuite, d’ouvrir des discussions, mais toujours en position de force : Angola (avec l’UNITA de Savimbi), Sierra Leone (avec le RUF de Fodé Sankho), RDC (avec la défaite duM23 ), ou encore récemment le Sénégal, avec la paix définitive qui se dessine actuellement en Casamance à cause de l’essoufflement du MFDC qui a permis à Macky Salle de reprendre l’initiative;
  • Soit le mouvement rebelle poursuit son combat, gagne la guerre et arrive au pouvoir : Rwanda ( Kagame et le FPR) ; RDC (Kabila et l’AFDL) ; RCA ( Djotodja et la Séléka avant d’être chassés) ;
  • Soit enfin c’est la partition pure et simple du pays : l’exemple du Soudan du Sud est encore dans toutes les mémoires.

Dans laquelle de ces trois configurations se situe la RCA d’aujourd’hui ?

En tout état de cause, au nom de quelle paix véritable en Centrafrique, des bandits tel que Nourredine Adam et Abdoulaye Hissen sont ils venus à Khartoum ? De quel sentiment national peut se prévaloir de discuter Ali Darras, un criminel venu d’ailleurs, dans le seul but de piller les richesses de la Centrafrique et salir la terre de nos ancêtres avec le sang de ses véritables fils ?

Cela dit, en ces jours incertains et décisifs pour leur pays, les Centrafricains qui espèrent renouer avec la paix et recouvrer l’intégralité perdue de leur territoire national, seraient sans doute bien inspirés de se mettre à genoux et se livrer à des incantations en tout genre, s’ils le veulent. Pourquoi pas ? Ainsi, quand les uns seront en train d’invoquer avec insistance la générosité de toutes les divinités ancestrales de l’Oubangui –Chari , d’autres conviendront d’implorer le pardon des âmes innocentes qui errent encore partout ici, alors que certains enfin, s’appliqueront à supplier et demander la clémence aux dieux des monts et collines ainsi que des fleuves et forêts de Centrafrique.

Mais que n’y ai-je donc pensé plutôt !

Les pacifistes de circonstance et les thaumaturges de complaisance en conclave à Khartoum, finiront-ils peut-être par inventer spécialement pour la RCA, une «pilule du lendemain» ou un «dispositif contraceptif» adapté, susceptible d’éviter à notre pays régulièrement violé par des bandes criminelles et gonflé par des bandits de grand chemin, de concevoir sans interruption et d’engendrer à la ronde, tous ces conflits bâtards et leurs séquelles incurables .

Mais peut-il naître de Karthoum quelque chose de bien de beau et de bon ?

GJK-Guy José KOSSA

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