MOTS CONTRE MAUX: ENTRE APOCALYPSE ET TRANSITION CREPUSCULAIRE
Qu’on se le dise, la Centrafrique s’étiole peu à peu. Elle s’embrase en dépit de la nouvelle transition que préside Mme Samba Panza. D’un côté, les enturbannés ex-Séléka, utilisent maintenant à tout va, des modes opératoires dignes des terroristes, – attentat à la grenade – pour s’en prendre aux populations ; de l’autre côté, les anti balles-à-ka, eux, continuent de mener des actes vindicatifs sans être inquiétés et durement réprimés par qui de droit.
La présidente serait-elle victime d’un sabotage de la « politicaillerie » centrafricaine? L’incohérence de sa politique est- elle la cause de la désaffection généralisée manifestée par le peuple? Telles sont les questions qui défraient autant les chroniques de tous les médias centrafricains, qu’elles alimentent la commune renommée Banguissoise.
A vrai dire, à juxtaposer les paroles et les actes de la Présidente, on se croirait dans un cinéma, à suivre un mauvais film western, où les mouvements des lèvres de l’actrice principale, sont en décalage par rapport aux sons émis. Comment expliquer que la Présidente de la transition, qui était apparue comme la voix la plus inspirée, la plus pittoresque du pays, puisse friser autant de mépris, deux mois à peine son arrivée au pouvoir? Les Centrafricains espéraient enfin, une transition plus fusionnelle, au lendemain de l’élection de Mme Samba Panza. Ils pensaient que la Présidente allait créer les conditions d’un retour au calme afin qu’ils puissent enterrer définitivement la hache de guerre. Hélas ! En dépit de son avènement, le pays est plutôt devenu la foire d’empoigne désastreuse que l’on connaît. Samba Panza, qui s’était dit déterminée à faire feu de tout bois pour que la crise centrafricaine se normalise, n’arrive pas à traduire dans les faits son engagement. Du coup, plus personne ne la croit et nombreux sont ceux qui estiment que ses discours sont des propos fantaisistes qui visent à distraire.
En définitive, la Présidente sensée impulser une nouvelle dynamique afin de donner une chance à la paix, mutualiser toutes les énergies en vue de formuler une nouvelle philosophie d’une communauté de destin en RCA, a finalement, de par son immobilisme, plutôt donné un espace d’expression, aux différents protagonistes de la brume contemporaine. Son silence ahurissant devant le carnage des soldats tchadiens contre des populations de Bangui, démontre à suffisance la désaffection dont elle est victime aujourd’hui….
Puisque la politique se veut un théâtre de passion, il est important que la présidente puisse revoir sa politique globale afin qu’elle soit davantage cohérente.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
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