Chronique de GJK

POUR MON PEUPLE, JE PLAIDE

Audience du Tribunal des Responsabilités et Propositions de

Sortie de Crise
Séance du 31 mars 2014.

Parole à GJK.

« Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs,

Le 4 mai 1793, la société républicaine de Toulon, dans son adresse à la Convention nationale, posait cette question, que vous me permettriez de poser aujourd’hui, à tous les responsables politiques Centrafricains : Quand penserez-vous à sauver la patrie ? Quand cesserez-vous de livrer des combats à mort à la République, en vous acharnant les uns contre les autres ? […] Pensez que le peuple vous contemple, et qu’il s’irrite de vos divisions. »

Chers lecteurs,

Me voici à nouveau devant vous, après avoir dénoncé et accusé tous ceux qui, je crois, le méritaient et le méritaient très bien. Je devais aux uns et aux autres, une dette d’invectives mobilisatrices, et j’espère m’en être très consciencieusement acquitté. Mais si s’ériger en critique haineux et acerbe, et en facile donneur de leçons , – ce à quoi nous ont habitués les professionnels de l’opposition malveillante à tout et à rien – paraît aisé, je me suis cependant imposer le devoir patriotique, d’apporter à la réflexion d’ensemble, ma modeste part de propositions, à l’urgence centrafricaine qui demeure à mon avis : le désarmement des enfants, des femmes et des hommes armés, en même temps que le « désarmement des cœurs », en particulier, des cœurs des hommes politiques centrafricains. Avant, bien entendu, celui du reste des populations de la RCA.

Je plaide ici et maintenant, pour un grand MORATOIRE POLITIQUE REPUBLICAIN.

Le moratoire qui est préconisé ici, consistera en une suspension volontaire de toute action politique de conquête de pouvoir, pour des raisons impérieuses d’intérêt public national.

En effet, aujourd’hui, le salut et la survie de la RCA, ne peut venir que d’un consensus fondamental, ayant pour objectif, l’unité et l’union immédiates, entre les différentes couches socio-politiques du pays. Les causes profondes de la grave division qui mine les Centrafricains, et fausse dangereusement tous les débats actuels entre de vrais patriotes, tout en renforçant la position des ennemis de la République, se résume en un seul et unique mot : POUVOIR.

Le concept d’un MORATOIRE POLITIQUE REPUBLICAIN, se fonde sur l’idée selon laquelle, toutes activités politiques, prédisposent naturellement l’individu, à partir à la conquête du pouvoir en vue de son exercice. Or, en suspendant volontairement les activités politiques, l’on s’engage ipso facto, à ne point se donner les moyens, – souvent à l’origine des divisions et querelles – d’atteindre une finalité qui cependant, peut demeurer et nécessiter, d’autres types d’approche pour son exercice.

Dès lors, s’ils devaient adhérer à cette vision nouvelle du moratoire politique républicain, tous les patriotes épris de paix, seront amenés à taire leurs ambitions, à suspendre leur programme et calendrier personnels, pour ne privilégier que la sortie de crise et s’attacher aux urgences du développement de la RCA. Cette démarche suppose et implique que:

1. le Moratoire soit conçu et appliqué comme l’instrument juridique qui fonde le modèle centrafricain de pacification du pays 

2. soit acquise, l’auto-suspension de toutes les activités des partis et organisations politiques

3. soit déterminée une période clef, ou l’objectif final du passage à la démocratie

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs,
Chers lecteurs et chers compatriotes,

Dom Helder CAMARA, grand prélat argentin, et à l’époque, fervent adepte de la « théologie de libération », aimait à répéter cette citation qu’on retrouve chez F. Hundertwasser : « Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité.« 

Il faut à la RCA d’aujourd’hui, une grande communauté de « rêveurs ». Dans cette nouvelle croisade de la lumière contre l’obscurité, du BIEN contre le mal, à travers le Moratoire Politique Républicain, il ne peut y avoir qu’une seule ligne de démarcation, où se situeront de part et d’autre, les deux forces de La LUMIERE et le BIEN, appelée à triompher contre l’obscurité et le mal.

Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, chers lecteurs et compatriotes

L’heure est grave et la République est en danger de disparition. Qu’il me soit permis de rêver avec vous tous, et ceci n‘est pas de la politique fiction.

Imaginez un seul instant, que dans un suprême élan nationaliste, et un ultime sursaut patriotique, veuillent adhérer à cette vision nouvelle du moratoire politique républicain, ci-dessus développée, tous les leaders d’opinion et meneurs d’hommes connus tels que : Anicet Dologuele, Béatrice Epaye, Bida Koyagbélé, Emile Gros Raymond Nakombo, Gaston Nguerekata Mandata, Gervais Lakosso, Jean Baptiste Koba, Jean Bendounga, Martin Ziguele, Maxime Kazagui, … ainsi que tous ceux qui se reconnaissent à travers ces hommes et femmes. Il est certain que la RCA, aura franchi le cap des divisions partisanes, ethniques, idéologiques, générationnelles, confessionnelles etc…

Ceci acquis, on peut se permettre de tout penser en termes de moratoire politique centrafricain (MPCA) et en définir les modalités d’application concrète :

– Une charte MPCA
– Un collège présidentiel du MPCA
– Un gouvernement du MPCA
– Un parlement du MPCA
– Une cour constitutionnelle du MPCA
– …. MPCA

Dans cette nouvelle configuration de la République, l’élite intellectuelle centrafricaine (universitaires, penseurs, traditionnalistes), décomplexée et débarrassée de tout positionnement partisan, devrait pouvoir se réapproprier le débat national, et s’atteler entre autres à :

– Potasser l’histoire et s’intéresser aux mentalités

– Définir une nouvelle identité nationale centrafricaine, démocratique et intégratrice etc…

Encore une fois, la détermination de la période clef ou de l’objectif final de tout ce processus, reste et demeure la transition à la démocratie. La réconciliation nationale restera à accomplir, et devient même l’un des motifs centraux de cette transition. Toutefois, cette réconciliation ne devrait signifier « ni impunité des responsables, ni pacte d’oubli, ni absolution mutuelle des crimes du passé », mais mis en mouvement de la justice sociale, et de la justice judiciaire nationale et internationale.

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, chers lecteurs

Après l’interruption brutale, tout à fait justifiée, du processus de la transition menée par Djotodja, la solution qui consiste à demander le départ immédiat de Mme Samba Panza, ne ferait que nous infantiliser davantage, et entraîner d’autres situations plus chaotiques. Ce d’autant plus que, personne ne peut garantir de manière absolue, que l’éventuel troisième homme de la Transition, quel qu’il soit, serait forcément l’homme providentiel.

Il n’est pas trop tard pour Mme Samba Panza, de cesser toute arrogance vis-à-vis du peuple centrafricain, qui risquerait de le lui faire payer cash. « Il faut une approche nouvelle sur les questions de fond, une autre manière de communiquer avec les secteurs organisés du corps social », en vue de la sortie de crise.

Le MORATOIRE POLITIQUE REPUBLICAIN que j’appelle de tous mes vœux, participe de cette nouvelle vision.

Nous poursuivrons ensemble notre réflexion, par le lancement dans les plus prochains jours, d’un sondage d’opinion, autour de cette question de MORATOIRE. Tous les leaders d’opinion et les jeunes patriotes centrafricains, sont appelés à souscrire et discuter largement de ce sujet, au sein des partis politiques et groupes de réflexion.

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, chers lecteurs, ce n’est là que mon opinion personnelle.

Dans tous les cas et s’il le faut,

POUR MON PEUPLE, J’ACCUSE ET J’ACCUSERAI…
JE PLAIDE ET JE PLAIDERAI.
TOUJOURS ET ENCORE.

GJK – L’Elève Certifié
De l’Ecole Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page