Analyses et réflexions

L’ÉDITO GJK : INVERSER LES RAPPORTS DE FORCE À TOUT PRIX

Par GJK

Où faudra-t-il bientôt accueillir ces centaines de milliers de Centrafricains damnés des zones occupées ? Restera-t-il encore un seul territoire non conquis en Centrafrique ? Jusqu’où et jusques à quand, laissera-t-on à une meute déchaînée de conquistadors échevelés, l’avantage de tenir le haut du pavé aux politiques ; la liberté et le droit de débiter des impudences, de siphonner des territoires entiers sans une mine d’inquiétude, de rançonner sans pitié des populations avachies, et de planifier des pogroms sans état d’âme ? Que peut-on espérer dans les conditions actuelles et après avoir fait tant rêver, d’un régime évanescent et imbu de lui-même, apparemment conscient de ses propres limites et définitivement claquemuré dans des chimères que personne ne lui a demandés d’ériger, au point d’être condamné à s‘en goinfrer sans finesse ni délicatesse, afin de subsister, ou plutôt, faire semblant d’exister. :

Telles sont-là quelques unes des questions qui s’imposent naturellement à l’esprit chagrin du patriote centrafricain le plus ordinaire.

Et voici l’angoissante et épineuse équation différentielle aux multiples périls à affronter : X’(t)= F(t, X(t))

Plus sérieusement et en des termes plus simples et compréhensifs, il s’agit aujourd’hui et sans plus attendre, de résoudre une situation alarmante et affligeante ; une épreuve de force imposée à un pays de 623 000 Km2, l’obligeant ainsi à se réduire comme une peau de chagrin,  et à se recroqueviller sur 30% de sa superficie initiale ;  soit 2(deux) préfectures seulement sur seize (16) au total, aujourd’hui sous administration effective des autorités officielles de la République, qui semblent pourtant s’en accoutumer et prendre finalement goût à leur propre sort. Pendant ce temps, 70% du territoire national représentant quatorze (14) de ses préfectures ainsi que des centaines de milliers d’âmes, se retrouvent malheureusement aux mains des vampires d’une nébuleuse luciférienne et tentaculaire.

Un ratio désespérant pour un pays « indépendant et souverain » ! Résultats des courses à ce jour : « 4 600 000 population totale en Centrafrique, 2 400 000 de la population en péril humanitaire, 1 800 000 en péril extrême, 600 000 déplacés dans la brousse… »

Vous l’aurez compris et cela donne froid au dos. La Centrafrique et les Centrafricains, ne peuvent durablement accepter de survivre dans de telles conditions. Il y’a donc nécessité d’inverser les rapports de force à tout prix.

Et pour résoudre cette « équation différentielle à la centrafricaine », le peuple dans sa grande magnanimité – mais aussi porté par une pulsion aveuglante -, avait cru devoir donner sa confiance, et confier son destin, au Professeur visionnaire amphibologique, Faustin Archange Touadera dit FAT, Universitaire confortablement installé dans sa chaire de mathématiques.

Cependant pour l’instant, les résultats de tous ses travaux, seraient plutôt, quelque soit l’endroit d’où l’on regarde, de l’ordre du discours politique enfumeur, ou simplement de l’ordre de la foi chrétienne, prise dans sa assertation première, c’est à dire « la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. » Dixit Saint Paul aux Hébreux 11:1

En effet, après bientôt deux années d’exercice de pouvoir suprême, on imagine le Professeur FAT, toujours empêtré dans ses calculs de probabilités à perdre l’appétit et le sommeil, au point de ne plus quitter son cabinet de chercheur émérite, que pour inaugurer les chrysanthèmes à Bangui la capitale, lui qui semble ne pas supporter les regards et les cris des populations massacrées des territoires à feu et à sang.

Quel peuple africain et du monde, en ce 21ème siècle, peut-il encore accepter longtemps sans broncher, le sort imposé aux Centrafricains, quand et surtout ses dirigeants ainsi que leur entourage, ne cessent de célébrer à longueur de journée le triomphe de l’avidité, et s’emploient le plus clair de leur temps, à faire montre d’une telle passion de l’arrogance la plus éculée.

C’est cette avidité et cette arrogance, qui poussent certains zélateurs passionnés du régime en place, à se transformer en débatteurs serviles et sans esprit, pour tenter de s’opposer aux contenus des réflexions et analyses objectives qui sont publiées, surtout, quand celles-ci ne vont pas dans le sens de leurs intérêts. Alors, ils cherchent ça et là des excuses bancales, et tentent des explications alambiquées. Leurs contre arguments – quoi qu’ils écrivent -, ne représentent plus qu’un concentré d’éléments de langage périmés et mal appris qui pourrait se résumer en ces trois « refrains oubliés » :

  1. Il faut Faire des propositions au lieu de soulever des points de vue critiques contre FAT et son régime ;
  2. Comprendre et Accepter le fait que FAT et son gouvernement ne peuvent opérer des miracles surtout qu’ils ne sont que de simples héritiers d’une situation qui existait bien auparavant ;
  3. Sans une armée républicaine, et tant que le pays sera maintenu sous embargo, il ne faudrait pas s’attendre à grand-chose.

Dont acte. Mais quelle pénurie mots! Quel  désert d’idées ?

Cela étant, permettez-moi simplement, Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs chers compatriotes du pouvoir, qu’en guise de réponse au tas de galimatias ci-dessus, je vous serve ici, toujours avec mon habituel débit « villageois » débarrassé de toutes fioritures oiseuses, quelques éléments susceptibles de vous obliger à revoir la copie de vos argumentaires essentiellement évasifs et désespérément chaotiques.

  1. Votre profession de foi, votre projet de société et toutes vos promesses de campagne, qu’en avez-vous faits où sont-ils donc passés ? Ensuite, on peut se surprendre sans vraiment être surpris, qu’après 1/3 du temps de mandat présidentiel parcouru, vous en soyez encore à quémander des propositions pour vous aider à gérer le pays tandis que votre peuple se meurt.

Mais dites donc ! Cherchez bien dans les tiroirs de vos armoires poussiéreuses, si ce n’est dans un coin de votre mémoire marécageux de dirigeants et collaborateurs songe-creux, et il vous souviendra sans aucun doute, que de milliers de contributions, de recommandations et donc de propositions, vous ont été et n’ont depuis cessé, de vous parvenir par tous les canaux : organisations de la société civile, partis politiques et populations diverses, ceci, lors des rencontres, séminaires, réunions de quartiers et de villages, de même que toutes formes de conciliabules à deux ou plus.

Au fait, n’auriez-vous point de sérieux problèmes de sémantique avec le mot « proposition » ? Et que dire de tous les écrits et multiples articles structurés, quotidiennement publiés sur les réseaux sociaux et dans les journaux ? Au lieu de les brocarder et d’y voir toujours une façon de ternir l’image du pays, nous vous engageons à les lire et à les lire très souvent, sans passion subjective ni vindicative. Entre l’au-delà et l’en-deçà des lignes tracées et des critiques généralement formulées avec raison, se déploient toujours des messages subliminaux qu’il va vous falloir apprendre un jour à déceler et à analyser.

Ce sont là autant de contributions – appelez-les des propositions si cela vous enchante et vous console – , mises au service de la République, car, dit la sagesse ouest africaine, « la beauté du tapis vient de la multiplicité de ses couleurs ». Tenez en compte et surtout ne négligez rien. Derrière la critique même la plus virulente, se cache encore et souvent une conscience citoyenne.

2. C’est pour faire des miracles que le Président FAT avait été élu. Et c’est ce que lui-même déclarait clairement, laissait sous-entendre et espérer au peuple. Le peuple lui, ne fait que réclamer aujourd’hui l’application pur et simplement des engagements volontairement pris hier : sécurité, paix et pain. C’est aussi simple que cela ! Alors, pour paraphraser l’autre, « un Président ça fait des miracles ou ça démissionne ! ». Du reste chers compatriotes du pouvoir, veuillez retenir que la continuité de l’Etat et des services publics, est et demeure un principe fondamental du droit public, qui a souvent inspiré tant le droit constitutionnel que le droit administratif. Ceci, même dans un État failli comme la RCA. Rien à négocier, rien à occulter donc !

3. Une fois les questions 1 et 2 résolues, on a tout dit. Le reste suit aisément : remettre l’armée centrafricaine en ordre de bataille, redonner au Centrafricain la joie de vivre et à la ménagère la possibilité de rallumer en permanence le foyer éteint depuis longtemps. En tout état de cause, il n’appartient pas au Villageois de Guitilitimö, de se substituer aux autorités démocratiquement élues, pour porter le message et le cri profond des populations centrafricaines à l’ONU et ailleurs,  afin d’obliger à clarifier une fois pour toute, les missions exactes auxquelles sont appelées les troupes de la MINUSCA. Libérer la RCA ou partir. Mais encore une fois, la RCA semble manquer de leadership diplomatique. Pourtant, quand on a fini de parcourir les principaux textes de l’ONU qui régissent l’embargo, on se demande bien à quel niveau d’embargo la RCA se trouve, et quelles sont exactement les exigences qui sont liées audit embargo. Ne même pas pouvoir utiliser les armes qui existaient avant, pour engager la libération d’une seule préfecture conquise ? Je reste dubitatif.

Quoiqu’il en soit, si un débateur passionné du pouvoir, ou un autre défenseur servile des causes désespérées du régime, venait à remonter l’horloge de l’Histoire pour tenter de trouver une quelconque excuse ou quelques explications propres à sauver l’honneur du soldat légitime « démocratiquement élu », il convient de leur imposer d’apporter la seule réponse qui vaudra à leur champion, mille mandats sans élection : les résultats concrets de « la fameuse et extraordinaire équation « à nulle concurrente ailleurs », cette équation clairement posée au début de notre texte.

Au demeurant, je me permettrais une fois de plus ici, d’emprunter et d’adapter légèrement pour l’appliquer au cas de la RCA, un court extrait d’une des contributions fondamentales à propos de l’Afrique, fournies par le Professeur Camerounais Achille Mbembe, illustre penseur, et un des plus grands intellectuels africains actuellement très présent sur la scène internationale.

En effet, dans l’entendement de notre temps, chaque fois que l’on prononce le mot « pays, république, état ou nation », on convoque un fait physique, spatial ou géographique. On met en branle une foule d’attributs, des êtres qui habitent cet espace physique, leurs coutumes et manières de vivre et de faire.

I have a dream !

Voilà pourquoi ô Grand Fama de Bangui, j’écris et je crie :
« Dites-moi seulement la surface géographique et le nombre de préfectures sur lesquelles s’étend votre règne ! »
Et moi, pauvre villageois agonisant des zones occupées, je vous dirai :
« Vous ne nourrissez aucun rêve pour votre pays ! »

Du coup, dans sa régression infinie, RCA ou Centrafrique, « évoque automatiquement un monde à part, un monde dans lequel la paillasse où la mort est allongée, n’est jamais loin ».

Il appartient donc aux dirigeants et hommes politiques de tous bords d’INVERSER ICI ET MAINTENANT LES RAPPORTS DE FORCE. À TOUT PRIX

Faute de quoi, les survivants de tous les massacres gratuitement et quotidiennement perpétrés contre des populations innocentes et impuissantes, lanceront au visage de chacun de vous le célèbre cri de Henri IV à Crillon suite à la bataille d’Arques qui eut lieu du 15 au 29 septembre 1589 :

« Nous avons combattu à Arques, et tu n’y étais pas. Pends-toi, brave Crillon ! »

GJK-Guy José KOSSA
L’Élève Certifié du Village Guitilitimö

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page