Grand format de J.Gréla

GRAND FORMAT – CENTRAFRIQUE, LA PETAUDIERE : CHACUN SON TOUR CHEZ CATHERINE MAME-RANDATOU LA FEE, SAMBA PANZA

Par Joseph GRÉLA

Centrafrique, la pétaudière ridicule, souvent sanglante, la« cour de la reine » et Fée Catherine Samba Panza Mame-Randatou La Fée, où « chacun est maître », où aucune autorité ne se dévoile, où « chacun agit comme bon lui semble », où « il résulte une confusion extrême », Centrafrique est un lieu sans discipline, sans ordre. Dans cette situation, Bangui est devenue un foyer incandescent d’un mal-absolu. Les selekas, les anti-balles AK, les groupuscules armés, acteurs et animateurs sinistres apparaissent et disparaissent, pimentent et rythment la vie des populations affligées.

Avec le sang rouge vif des compatriotes, les plumes des centrafricains n’ont cessé d’écrire, publier la souffrance des populations. Avec le sang des compatriotes les plumes ont rechargé leurs stylos pour dénoncer, peindre, analyser, proposer, à foison, des idées, des propositions souvent concrètes à la transition. Mais hélas ! Toutes ces lumières pour guider les pas de cette dame Catherine Mame-Randatou La Fée se sont éteintes devant son entêtement et sa complicité avec les groupes armés, les prédateurs circulant et sévissant dans les zones occupées des provinces. Toutefois, il est indispensable de rappeler que les décrets de nomination de ces comzones signés par Djotodia, ne sont ni rapportés, ni abrogés.

Centrafrique, à cause de la transition, coquille vide de pouvoir, statique, club amico-familial, sans initiative, sans projet précis de sortie de crise, sans aucune proposition en direction de la communauté internationale, piétine, patauge, s’embourbe dans ses propres souillures. La transition est devenue avec la Centrafrique, le creuset des hommes qui volent la vie des autres, le royaume des tartares.

« Le royaume du roi Pétaud » et l’histoire de Mame-Randatou La Fée

Ce qui se passe en Centrafrique est identique à ce qui est décrit plus haut, « le royaume du roi Pétaud » et à l’histoire de Mame-Randatou, la Fée délayée qui suit, pour comprendre les motivations qui sous-tendent ces agissements infernaux des groupes armés.

Madame Catherine Samba Panza est cette Mame-Randatou La Fée. Auprès d’elle, tout individu qui trouve une opportunité d’armes touche sa grâce et ses vœux sont exaucés.Dans ce cycle terrifiant de revendications inutiles, sans limites, seules les armes savent parler, savent se faire entendre ; seules les armes participent aux maigres butins de la transition au détriment de la majorité plurielle : les populations. En d’autres termes, il suffit d’agiter la menace de tuerie de masse avec ses armes pour que la transition cède le pas à l’anarchie, renfloue les poches de ces pouilleux avec « l’argent d’un peuple à un autre peuple ». Ils sont rétribués ainsi indûment devant les yeux du peuple qui meurt, se meurt ; ce peuple, mendiant de la paix, de la sécurité.

Or, l’aide de ceux qui brandissent l’argent, l’agitent ne résout pas les problèmes ; ni les pièces d’or de Catherine Mame-Randatou La Fée à ses groupes armés. C’est seulement « comme une goute d’eau sur une pierre brulante ».

Voici le texte de Mame-Randatou La Fée dans La belle histoire de Leuk-le-lièvre de L. Senghor et A. Sadji, page 26, revisité et entrecoupé de commentaires :

Les selekas, les anti-balles AK et les petits groupes armés ont souvent entendu parler de Catherine Samba Panza Mame-Randatou, la Fée.

Tout le monde à Bangui comme au pays des hommes qui vivent dans les villes et villages connaissent la renommée de Catherine Mame-Randatou la Fée, riche de l’argent des centrafricains. Elle le distribue à qui veut agiter son arme. Elle est indifférente face à l’anarchie, l’impunité, quelques-unes des causes de la souffrance de ses compatriotes. Elle alimente, nourrit les réseaux des instruments de la mort, les gangs, les brigands de la nation à coup des billets de banque.

On dit qu’avec sa baguette magique, l’argent des centrafricains, richesses de Centrafrique, elle transforme les anti-balles AK en millionnaires, en ministres, en conseillers, en princes galants. Elle transforme les selekas en membres d’équipages, en aréopages et les « autres souris », à savoir les apparentés en pages, en présidents de commissions, en Chargés de mission de sa cour, le Palais de la Renaissance et donc des impunis, des faiseurs de vie et de mort de la République. On dit que d’une simple parole de sa bouche, d’un regard, d’un sourire, d’une main plongée dans son sac, elle peut rendre riche un contestataire armé ; elle peut changer lestatut, laforme de n’importe quel organe administratif ; elle peut nommer ses amis, guérir financièrement ses petites associations corrompues à ses bottes ; elle peut nourrir avec son lait riche en vitamines et en sels minéraux ses « collabos », son club familial. On dit… Mais qui pourrait dire tout ce qu’on raconte sur le grand pouvoir de Catherine Mame-Randatou, la Fée ?

A l’instar des anti-balles AK, les selekas cantonnés dans les camps Béal et RDOT, se mutinent, profèrent des menaces, quittent leur cantonnement, barricadent les quartiers de Bangui pour être reçus : « Salut à vous, Catherine Mame-Randatou La Fée, princesse de Bangui » rugissent les représentants des cantonnés du camp Béal et du RDOT au PK 11, le front pétri de la poussière. « Nous avons fait tout ce bruit dans le but de venir à toi, Mame-Randatou La Fée ».

« Venez, prenez des sièges, asseyez-vous, mes amis », grommelle tendrement Catherine Mame-Randatou La Fée.

« Je sais le but de votre visite, poursuit-elle, à la vue des selekas qui franchissent le seuil de sa cour, le Palais de la Renaissance. Ce sont les villageois, les centrafricains qui vous ont causé les maux que je vois sur votre corps ? Vous êtes amaigris, squelettiques, émaciés, vous êtes affamés, déformés. Ce n’est pas normal ».

– « C’est exact », répondent en chœur les représentants des selekas en brandissant des menaces, réclamant leur part de gâteau, des postes de responsabilité, des présidences de commissions.

Alors, Catherine Mame-Randatou La Fée fait venir son sac à main, son sac banco de billets,son trésor public-privé, en extrait des liasses de billets, tend à ses amis selekas mutinés pour les bercer, les rassurer, les endormir momentanément.

Une atmosphère irrespirable quand on est nationaliste et patriotique

De ce climat, Catherine Mame-Randatou La Fée ne résiste plus et ne pense plus. Elle oublie ses populations ; elle les trahit. Elle préfère son siège. Elle embrasse, étreint ceux qui devraient être ses ennemis et qui ont mis le feu au pays ; ces brigands immoraux « vulcains » qui font subir, chaque jour, à la population des sévices innommables à la limite de l’impardonnable. Décidément, cette voluptueuse fée est dangereuse et insensée.

Les politiques, sans tête, sans leader, sans« draineur » de sensibilité ne détournent la tête, ne froncent les sourcils, lèvent le petit doigt devant ces pratiques. Ils sont tous partenaires et complices de la situation. Ils doivent être accusés « de non-assistance à personne en danger ».

Ce pouvoir, sans âme, fondé sur du sable, et gouverné par les minorités armées non-conventionnelles s’enracine progressivement dans la servitude.

Centrafrique, baobab creux, isolée, est infectée de parasites aux gâchettes faciles, aux mains enchainées, agrippées aux machettes prêtes à bondir sur leurs proies, à voler leur vie, à accaparer leurs biens. Les groupes armés se sont transformés en instruments de mort, en prédateurs contre ceux qu’ils considéraient hier comme leurs frères. Et maintenant, c’est l’Etat.

La rivalité qui s’est installée entre les groupes armés, tourne autour de la spoliation de Catherine Mame-Randatou La Fée. Chaque groupe use de sa technique pour empocher le maximum de gains.

La déchéance sociale dans un paysage gangréné par la violence, le profit

La Centrafrique est aux centrafricains et n’est à personne d’autre. Ils ne doivent plus compter sur les autres. Ils doivent se battre,se faire violence pour enrayer ces forces diaboliques qui empoisonnent la vie des citoyens.

Les revendications sont devenues ridicules et n’ont aucun sens. Et Catherine Samba Panza n’est pas cette religieuse au service de son Seigneur, la Centrafrique, son pays et ses populations. Parachutée miraculeusement sur ce siège, elle achète, soudoie pour prolonger son séjour dans cette république de Doumbélane. La tirade qui suit, exprime sa proximité avec ses enfants les anti-balles AK et ses amis les selekas : « Bravo ! s’écrie la Fée en levant les bras. Tu es un as, mon petit. J’ai voulu voir ce dont tu étais capable. Maintenant, je sais ce que tu vaux. Désormais, je serai ta marraine et tu seras mon filleul. Je te protègerai contre les grands et les petits, contre le mauvais œil et la mauvaise langue. Partout quand tu seras en difficulté, il te suffira de prononcer ces mots : Mame-Randatou, lumière des lumières, viens vite à mon secours. Mais ma récompense ne doit pas s’arrêter. Je sais que tu es intelligent et rusé. Je veux toutefois augmenter ton savoir. Approche et avance ton front. »

« Leuk obéit et Mame-Randatou y pose le bout de son index. Quand elle enlève son doigt, le front de Leuk est marqué, en son milieu, d’une étoile blanche, signe d’un savoir très étendu » pour nuire et agonir définitivement les centrafricains.

Les manipulateurs qui tirent les ficelles de cette tragi-comédie, de ces mouvements anti-sécuritaires sont connus des autorités, de la Minurca, de l’Eufor, des sangaris mais ne sont jamais inquiétés. Alors…

Centrafrique est une véritable pétaudière. A peine 48 heures après les distributions des liasses de billets aux cantonnés selekasles hostilités, contre les Banguissois, recommencent. Les selekas remettent le couvert. Encore des coups de feu dans le camp Béal. Sous-entendu, « nous n’avons pas assez d’argent. Il nous en faut encore. Repartons chez Catherine Mame–Randatou La Fée ». Et le cycle recommence… recommence… recommence…comme un serpent qui se mord la queue.

La tête actuelle de Centrafrique est pourrie. Détachons-la du corps vivant qui souffre. Fabriquons-lui une nouvelle tête.

Mais en attendant, Catherine Mame-Randatou La Fée et sa compagnie se nourrissent du désespoir des centrafricains.

Joseph GRÉLA

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