Chronique de GJK

QUE DIEU BÉNISSE LA RCA

De soumission insultante en insinuations outrageantes, sur fond d’horrible conflit permanent, savamment entretenu, la destruction, la démolition et la désagrégation de la RCA transpercée de toutes parts, défigurée et bâillonnée, semblent insidieusement et irrémédiablement s’accomplir. La disparition programmée de la RCA, sous sa forme actuelle, s’analyse, se discute et s’exécute sournoisement, malicieusement et méthodiquement. Sous le regard autant coupable que complice des  Centrafricains réduits à l’impuissance.

Pourtant, les vrais patriotes ne devraient point céder à la fatalité. La Centrafrique des fiers Centrafricains de la résistance à la servitude et à la division, plus que jamais, doit se ressaisir pour s’affranchir, renaître et vivre. Il faut absolument à cette Centrafrique fondamentale, se donner les moyens de se défendre, pour poursuivre le chemin de son destin. Quoiqu’il se passe, le vrai maître du jeu reste aujourd’hui le temps. L’unique véritable force, demeure l’union et l’entente des patriotes. L’ennemi « extérieur », peut et doit être identifié et terrassé. Les suppôts Centrafricains malintentionnés et leurs maîtres, doivent comprendre et admettre, que désormais, leur prétendu « victoire », contre la volonté et les aspirations du peuple centrafricain, n’est  qu’une défaite en sursis.

Reste cependant à maîtriser suffisamment, et à combattre sans merci, la  dangereuse légion des ennemis intérieurs qui vivent  en chaque Centrafricain, en tous les Centrafricains, à savoir: l’esprit de haine et de vengeance  bien souvent gratuites; l’irresponsabilité, l’incompétence et l’impunité, érigées en mode de gouvernance; le refus de fournir des efforts et de travailler consciencieusement, ainsi que l’appât du gain facile. Au sommet de cette hiérarchie du mal centrafricain, se trouve bien sûr placé, le virus de la course effrénée au pouvoir pour le pouvoir, et à tout prix. Nous reviendrons au fur et à mesure de nos « éditos » sur toutes ces questions.

Aujourd’hui, on ne peut pas, et on ne doit pas continuer à faire semblant d’ignorer en permanence, la nécessaire contribution de tous les partis politiques, et de la société civile, à l’œuvre nationale de transition. De même, tous les acteurs de développement, qu’ils soient politiques ou sociaux, ne devraient en aucun cas et sous aucun prétexte, s’auto-exclure, suspendre ou mettre en veilleuse leur nécessaire participation, pour des raisons souvent inavouées mais connues. L’on sait, et personne n’ignore en effet, que la plupart des acteurs, surtout politiques, craignent de prendre des risques en cette période fragile, en s’impliquant dans la Transition. Ils se refusent ainsi délibérément, à « mouiller la chemise » pour cette cause, qu’ils ne se privent pas cependant de critiquer, quelque fois avec une violence verbale inouïe. A tous ces Centrafricains de « l’opposition professionnelle », ne faudrait-il pas demander, au nom du peuple, ce qu’ils  attendent et espèrent de lui demain, si aujourd’hui, ils ne sont pas engagés  à ses côtés ? C’est ici et maintenant, dans leurs malheurs et  dans leurs souffrances quotidiennes, qu’il  faut redonner ne fut-ce qu’un peu d’espoir aux populations. Le moment venu, qui viendra, elles le revaudront à qui de droit.

Ceci dit, le Gouvernement de la Transition, ne devrait pas croire qu’il lui faut suivre absolument un ordre strict et un calendrier rigide, en vue du processus de remise en chantier du pays. Tout doit être ajusté et à tout moment. Dans un pays où tout est priorité, il faut, toutes proportions gardées, résoudre tout à la fois. C’est pourquoi, à notre avis, le Gouvernement devrait, sans plus tarder, ouvrir largement tous les champs du dialogue, élargir sans limites tous les champs du possible, en « obligeant » à y prendre place, sous les formes qu’il lui conviendra de donner, tous ceux qui ont droit à la parole.

Quoiqu’il en soit,  au-delà de tout ce qui divise la RCA et déshumanise les Centrafricains aujourd’hui; au-delà de toutes les actions actuellement menées en vue de la sécurisation et de la pacification du pays, ainsi que la normalisation de son fonctionnement, il paraît nécessaire de réunir assez rapidement, franchement et concrètement, tous les acteurs et animateurs de la vie politique et sociale. Les forces vives de la nation, devront se retrouver,  autour des plus importants points de consensus, afin de consolider les positions communes, de manière à faire bouger sensiblement les lignes, sortir de l’extrême chaos, et se diriger vers des horizons meilleurs. Pour ce faire, une assise restreinte, mais représentative du peuple est nécessaire. L’objectif sera uniquement,  de faire la synthèse et de consolider les apports des uns et des autres, sur toutes les questions qui paraissent faire consensus, et consacrer définitivement par un acte  solennel, la position du pays, en rapport par exemple à :

–       La question de la partition : Toutes les déclarations et les prises de position publiques, de même que les discours  officiels, connus à ce jour sur ce sujet, ne semblent pas satisfaire totalement le centrafricain. Il faut en tout cas, un acte et quelque chose de plus fort aussi bien au niveau national qu’international ;

–       La redéfinition des principales lignes directrices de la présente transition : par rapport aux accords de Libreville, les uns continuent de « tricher » et de profiter au maximum de la confusion juridique qui règne ; d’autres  dénoncent  ces accords, mais pas avec suffisamment de fermeté, et s’ils le font, c’est pour s’en prévaloir le lendemain. Tout le monde joue à un jeu très dangereux, qui, le moment arrivé, risquera de créer encore de gaves étincelles dans la maison Centrafrique. Il faut dire clairement et une fois pour toute aux Centrafricains, si oui ou non, les accords de Libreville sont toujours vivants ou définitivement enterrés, et en tirer toutes les conséquences.

–       La question des troupes tchadiennes de la MISCA : A ce niveau aussi, tout le monde semble être d’accord qu’il y’a là des choses à clarifier. Le Tchad, pays voisin de la RCA doit cesser de considérer que les Centrafricains sont ses colonisés. Les gouvernants centrafricains doivent eux-mêmes d’abord  faire preuve de souveraineté, et cessé de donner du poids à un pays qui n’est pas plus nantis que le leur,

Tout bien considéré, Martin Ziguélé, Président du MLPC (Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain) et de l’AFDT (Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition), parlant de la Présidente de la Transition,  Mme Samba-Panza, avait eu ces mots aux relents prémonitoires que tout Centrafricain devrait méditer. Ces mots sonnent encore très forts à nos oreilles : « Si elle échoue, c’est le pays qui va sombrer.»

Par conséquent, il convient pour le Centrafricain, d’éviter de s’enfermer dans cette espèce  de mode de pensée binaire, qui est celui des individus qui manquent de nuances ;  ils ont tendance à voir le monde tout en noir ou tout en blanc. De même, certains Centrafricains, quand ils sont engagés à soutenir un leader ou une cause, ils ont tendance à foncer la tête baisse, que ce leader ou cette cause, soient dans le vrai ou dans le faux. Il nous faut sortir de là, pour ne voir et considérer d’abord et avant tout rien que  la REPUBLIQUE.

De là où il se trouve, « Les plumes de RCA », pour ce qu’il est, sera autant bienveillant  s’il le faut, que critique sans concession. Le tout sans discriminer, mais toujours du côté des causes, des actions et  de tous les engagements républicains éthiquement défendables.

GJK – L’Elève Certifié
De l’Ecole Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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