ENTRE DÉCÈS ET MORT, L’AFDT, ÂGÉE DE DEUX MOIS, TIENT A SE DÉBATTRE, MAIS L’ISSUE FATALE EST IRRÉVERSIBLE

PRÉAMBULE

Pour la petite histoire, généralement, et peut-être sans en avoir conscience, on parle de « décès », en se référant aux personnes riches et nobles, ayant tiré la révérence. La « mort » cependant, est une affaire de pauvres et misérables, même si dans les deux cas, on veut  signifier l’unique et même réalité, celle de la vie qui cesse d’être vie. De même, procède-t-on, avec bienveillance et civilité, à « l’inhumation » des hautes et respectables personnalités. Quant aux individus sans distinction particulière, la plèbe, ils sont gratifiés négligemment d’un « enterrement », qui sonne à la fois brut, croquemort et fossoyeur, pioche et pelle.

Dans tous les cas, l’Alliance des Forces Démocratiques de Transition (AFDT), en Centrafrique, agonisante depuis ses premiers vagissements, mais par moment lucide, – oh quelle veine ! -, se retrouve placée devant les termes d’une cruelle et embarrassante alternative: décéder et être inhumée honorablement, ou mourir et être livrée à ses nombreux fossoyeurs internes et externes, qui jubilent déjà, à l’idée qu’elle est condamnée à expirer plus tôt que prévue. Alors, ne manqueront-ils point, de savourer à l’exquis bonheur, d’enterrer de leurs propres mains, cette AFDT de forts en gueule. Plus est, l’AFDT enterrée, cela ne peut être que dans la fosse commune, où l’attendent impatiemment, les ossements blanchis de ses ascendants connus mais oubliés, héroïques tirailleurs politiques, que furent: CFD (Convention des Forces Démocratique), UFVN (Union des Forces Vives de la Nation), CFC (Collectif des Forces du Changement), UFAP (Union des Forces Acquises au Progrès), FARE (Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections), pour ne citer que les plus connus.

6 Janvier 2014 – 06 Mars 2014, deux mois de vie seulement, et voilà que l’AFDT, malade héréditaire de la trisomie 21 dégénérescente, dont sont quasi systématiquement atteints les regroupements politiques en RCA, occupe à sa manière, sa part du paysage politico-médiatique. Pitoyablement, elle ne cesse et ne se prive guère, d’alimenter  son œuvre politico- dramaturgique,  dont déjà 10 actes tragi-comiques écrits et publiés, ont retenu notre  « inattention » patriotique et curieuse :

ENTRÉE EN SCENE

ACTE 1 : Au sortir de Libreville, l’ancienne opposition démocratique réunie au sein du FARE, réussit à arracher le poste de Premier Ministre qui fut confié à Nicolas TIANGAYE. Pour cette raison, et cette raison seulement, on entendit dire naguère, que « DJOTODIA est l’Homme de la situation ». Quelques mois passés, sentant le vent soufflé, la roue de l’histoire se mettre à tourner, et les événements  se présenter en défaveur du couple exécutif d’alors, le FARE, pour rester maître du jeu et s’imposer le moment venu, se métamorphosa en AFDT le 6 janvier 2014, soit tout juste 4 jours avant la double démission de DJOTODIA et TIANGAYE, à Ndjamena le 10 janvier 2014

Extrait du texte écrit de l’acte 1 

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 06 JANVIER 2014 DE L’AFDT: « L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP); L’Alliance pour la Solidarité et le Développement (ASD);  La Convention Républicaine pour le Progrès Social (CRPS) ; Le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC); Le Parti Africain pour une Transformation Radicale et l’Intégration des États (PATRIE); Le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC); L’Union Démocratique du Peuple Pour le Progrès (UDPP)…Réunis en conclave le samedi 4 Janvier 2014 à Bangui et après un débat démocratique et fructueux, ont adopté à l’unanimité la charte d’une nouvelle plateforme dénommée: ALLIANCE DES FORCES DÉMOCRATIQUES pour LA TRANSITION (A.F.D.T). »

ACTE 2 : Le 10 janvier 2014 à Ndjamena, DJOTODIA et TIANGAYE sont contraints à la démission. L’on entra immédiatement, dans les tractations et préparatifs, d’une nouvelle phase de la Transition en RCA. L’AFDT, pour sa part, trouva moyen de préparer et bien marquer les esprits. Sans faire comprendre clairement aux uns et aux autres, son but était de garder à tout prix, le poste de PM, qui à son sens, devrait lui revenir de droit. L’AFDT, se précipite  alors à travers un texte, pour attirer l’attention de tous, sur la nécessité, de respecter strictement, les accords de Libreville. Par ailleurs, réuni en conclave une nouvelle fois, l’AFDT, a retenu ses candidats à la Primature. Mal lui en a pris. Mme SAMBA-PANZA, élue Présidente par le CNT, jeta son dévolu sur Monsieur André NZAPAYEKE, qu’elle nomme PM le 26 janvier 2014.

Extrait du texte écrit de l’acte 2 

DECLARATION N° 002/014 18 JANVIER 2014 DE L’AFDT: « …L’AFDTréitère son soutien au Conseil National de Transition (CNT) et exige le respect de l’Accord Politique de Libreville du 11 janvier 2013, de la Déclaration de Ndjamena du 18 avril 2013, et de la Charte Constitutionnelle de la Transition pour la poursuite du processus devant déboucher sur l’organisation des élections libres, équitables et transparentes. »

Acte 3 : Dès la nomination de NZAPAYEKE le 26 janvier, immédiatement et sans « respirer »,  le 27 janvier 2014, l’AFDT, se fendit d’une déclaration, qui cache très,  mais alors très mal, son sentiment épidermique, celui de voir la nouvelle Transition échouer, pour ainsi parler en termes non « cryptés ».

    Extrait du texte écrit de l’acte 3 

DECLARATION N° 003/014 DU 27 JANVIER 2014 de l’AFDT : « L’AFDT ayant fait le constat que les Actes fondateurs de cette Transition consensuelle et inclusive n’ont pas été respectés, a fait le choix politique de ne pas intégrer ce gouvernement, afin de rester libre et de veiller au respect des engagements pris par celui-ci…L’AFDT restera vigilante afin que… »

 Acte 4 : Cette position de l’AFDT du 27 janvier 2013, ne plus guère à tous ses membres, et entraîna le même jour, la démission collective et immédiate de 3 partis politiques adossés à la plate-forme : ADP-PATRIE-UDPP

Extrait du texte écrit de l’acte 4

COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN DE ADP, PATRIE et UDPP du 27 Janvier 2014 : « …En conséquence, la nomination d’un Premier Ministre issu de la société civile ne constitue en rien une violation de l’accord de Libreville, qui doit être lu et compris en fonction de la nouvelle donne, notamment le départ du Général Bozizé et la dissolution de la Séléka…Devant cette décision irresponsable et antinationale, qui met en péril le nécessaire consensus national autour de l’essentiel, l’intérêt supérieur de la Nation, les trois Partis politiques signataires condamnent fermement cette décision et suspendent leur participation aux activités de l’AFDT à partir de ce jour. »

Acte 5 : Entretemps, s’étant rendue compte de sa grave erreur politique et stratégique, l’AFDT, veut donner l’impression qu’elle « vit » malgré tout, et qu’elle tient au bien-être du peuple centrafricain, qui, lui, a bien accueilli l’arrivée du Technocrate en chef. Pour ce faire l’AFDT essaya de se montrer positivement participatif à travers des propositions au Gouvernement.

Extrait du texte écrit de l’acte 5

DECLARATION N° 002/014 06 FEVRIER 2014 AFDT: « Au regard de cette très grave situation, l’AFDT, consciente de ses responsabilités historiques dans le cadre de son engagement à soutenir politiquement le processus de transition en cours, est dans l’obligation de soumettre à l’attention des autorités politiques nationales, ainsi qu’à la communauté nationale et internationale, ces propositions-contributions à court et à moyen terme pour la stabilisation de notre pays…Compte tenu de ce qui précède, l’AFDT recommande les actions suivantes… »

Acte 6 : Dans le même temps, l’AFDT, ne pardonne pas au partis démissionnaires, elle tient à régler leurs, comptes avec ses traîtres d’anciens membres, qu’elle exclut purement et simplement de ses rangs, en des termes très peu courtoises, qui frisent  l’injure et la pire des insolences en politique.

Extrait du texte écrit de l’acte 2

DECISION N° 001/014 DU 10 FEVRIER 2014 : « Ainsi, 4 partis sur 7 ont décidé de respecter leur engagement, tandis que les 3 partis contrevenants, mus par l’esprit de mendicité et de vagabondage politique, ont librement choisis d’aller au Gouvernement, violant la charte de l’AFDT…En conséquence, l’AFDT… DECIDE…L’Alliance pour la Démocratie et le progrès (ADP)…Le Parti Africain pour une Transformation Radicale et l’Intégration des Etats (PATRIE)…L’Union Démocratique du Peuple pour le progrès (UDPP)…sont exclus de l’AFDT pour indiscipline caractérisée et  trahison… »

Acte 7 : Dans sa logique engagée pour redorer son image durement écornée, l’AFDT, aux détours d’une interview de son Président, le 18 février  à Bamako, saisit au vol, une occasion de « chanter » des louanges à la gloire de « Sainte Catherine ». Celle-là même, au lendemain de son  élection et la nomination du PM, l’AFDT, s’est montrée si dure, au point de manquer d’élégance et de tendresse à l’égard d’une femme, même si nous sommes en politique. Pour ma part, je relève simplement, que ce qui a été dit à Bamako, sous le soleil brûlant d’un climat chaud et sec et plein de poussières, en ce mois de février, eut produit son plus grand effet, s’il était prononcé en Centrafrique, à des Centrafricains, pour les Centrafricains. Il n’est jamais tard pour mieux faire, et  osons croire que l’AFDT, ne manquera pas prochainement la plus belle occasion de parler haut et fort.

Extrait du texte écrit de l’acte 7

MARTIN ZIGUELE PRESIDENT DE L’ADFT, REPONSE A UNE QUESTION DE L’INTERVIEW REALISEE A BAMAKO AU MALI  PAR MAME DIARRA DIOP 18/02/2014 : « Madame Samba Panza est une femme très forte, sur le plan mental. Elle s’est toujours battue jusqu‘à être cadre dans le secteur privé et dans d’autres postes de direction. Ensuite, elle a créé sa propre entreprise, s’est investie dans le champ social en participant à plusieurs reprises dans les mécanismes de suivi du dialogue en Centrafrique. Elle a été présidente de l’association des femmes juristes en Centrafrique, défenseur des droits de l’homme avant d’être maire de Bangui jusqu’à la présidence de la transition. Je lui fais confiance et il faut qu’elle réussisse sa mission. Si elle échoue, c’est le pays qui va sombrer. »

Acte 8 : A cette même date du 18 février, à Bangui et partout sur la toile, paraissait dans la presse, la réponse du berger à la bergère, une  mise au point assassine de l’ADP,  l’un des trois  membres renégats.

Extrait du texte écrit de l’acte 8

MISE AU POINT RELATIVE A LA DÉCISION PORTANT « L’EXCLUSION  DE L’ADP DE L’AFDT » –  N° 06 /ADP/CEP/PR/2014 du 18 Février 2014 : « …l’AFDT… est désormais isolée politiquement à cause des divergences politiques en son sein. En particulier, il est reproché à certains membres leur rôle dans l’avènement de la Séléka, cause du chaos actuel dans lequel est plongé notre pays. …Le peuple centrafricain, au moment venu saura sanctionner démocratiquement les grands traites à la nation par son seul bulletin de vote »

Acte 9 : Le coup de grâce final donné à l’AFDT, est arrivé du côté du Président de l’UDPP lequel, dans ses déclarations, a été on ne peut plus clair : Il  veut, espère et attend un poste de la part du gouvernement, en récompense pour acte de «  manque de courage et trahison », en démissionnant de l’AFDT.

Extrait du texte écrit de l’acte 9

Conférence de presse Président de l’UDPP 20 Février 2014 :« Bangui, 21 Fév (ACAP) – Le Président de l’Union Démocratique du Peuple pour le Progrès (UDPP), Djim Arem Maïtart … lors d’une conférence de presse, jeudi 20 février 2014 à Bangui…L’objectif est d’éclaircir l’opinion nationale sur la tergiversation de la plateforme de l’Alliance des Forces Démocratique de Transition (AFDT) qui a basculé le pays dans le cycle infernal de la violence caractérisée par des meurtres et des destructions…Le Président Djiam Arem Maïtart a exprimé la disponibilité et la volonté de son parti de contribuer positivement à la gestion de la transition, selon la mission assignée à un parti politique ».

Acte 10 : A ce jour, tant bien que mal, l’AFDT, tente de s’accrocher à tout ce qui peut lui permettre de faire entendre sa voix inaudible depuis la naissance, quand bien même le peuple a du mal à digérer le  fait  d’avoir été  ainsi traité, par ceux à qui il a toujours cru et fait confiance.

Extrait du texte écrit de l’acte 10

DECLARATION n° 006 / 014  du 28 février 2014 Relative au plan de sortie de la crise Centrafricaine proposé par le Secrétaire Général des Nations Unies : « …Enfin, l’AFDT  lance  un  appel  pressant  à tout le Peuple  Centrafricain aux fins de se mobiliser davantage et de s’impliquer résolument dans la recherche  des  solutions  consensuelles de sortie  de crise  nécessaires pour la refondation  de  la  République  Centrafricaine libre, unie, paisible et prospère »

CONSIDERANT CE QUI PRECEDE ET PAR CES MOTIFS

Moi, L’Elève – Certifié – de – l’Ecole – Primaire – Tropicale – et – Indigène – du – village – Guitilitimô, incapable depuis ma naissance d’avoir un simple « Doctorat » ou un diplôme d’Ingénieur, dans un monde où chacun se sent obligé de signer « Ing. X »  –  « Dr Y », sans qu’on ne sache jamais  « en quoi »,

AU NOM DU CENTRAFRICANOPTIMISME, 

« Centrafrique d’abord, toute la Centrafrique, rien que la Centrafrique »,

ET

En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par tous ceux qui ne m’ont jamais lu et me liront jamais,

DÉCLARE L’AFDT CLINIQUEMENT DÉCÉDÉ,

Des suites d’incohérence généralisée et de tentative de mise en place d’une, ALLIANCE POUR LA FABRIQUE DE LA DEMOCRATIE ATARTINER  ou  AFDT

Par ailleurs, cette plateforme a eu le plus grand tort de voir le jour dans des circonstances politiquement suspectes, de surcroît, dans un pays aux populations aussi échaudées que désespérées. Afin de lui éviter un enterrement indigne, j’exige que les conditions requises pour une euthanasie légale, soit accomplies dans un meilleur délai, en vue d’une très prochaine inhumation. L’acte de décès portant la mention « décédé vers 2014 », rédigé et signé bien avant la naissance de la défunte,  sera remis au peuple Centrafricain. Il ne sera accompli aucune autre formalité, que celle d’une possible reconquête de l’opinion nationale, en vue de la reconstruction de popularité politique perdue.

Chaque membre du corps décomposé de la défunte AFDT, devra montrer individuellement de quoi il est capable, et de quel poids il pèse.

Enfin, à tous, membres supérieurs ou membres inférieurs de la « forme- plate » ou de la plate-forme AFDT, je souhaite une heureuse résurrection 2015. Je voudrais dire, Chers compatriotes, vous êtes, chacun autant vous êtes, des partis majeurs et capables. Pourquoi se placer volontairement à chaque fois et au moindre prétexte, sous curatelle politique renforcée d’un regroupement ?  Chacun, vous remplissez  pleinement les conditions, pour se lancer seul dans la course, afin d’avoir en mains, la gestion de la RCA, ce pays qui est nôtre, d’ici la fin de la Transition. Vous avez certes trébuché, mais vous n’êtes pas tombés. Si vous êtes tombés, ne continuez pas à dévalez la pente,  en croyant vous relever ainsi. Et si vous voulez vraiment vous relever, redressez la tête, et venez à votre peuple la main sur le cœur et des paroles justes dans la bouche, accompagnées de gestes concrets. Avant les prochaines élections, les Centrafricains sauront vous redonner leur confiance qu’il vous suffit de rétablir avec  la foi et les actes. Ainsi parle le « bizut de bâtiment » de Saint Marcel du bord de la rivière Tomi, à son Ancien et aîné qui saura déchiffrer : « Chaque grande idée commence par un blasphème » (Anthony de Melo).

GJK – L’Élève Certifié 
De l’École Primaire Tropicale 
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social