Tribune de A.Pakoua

CENTRAFRIQUE : PEUPLE CENTRAFRICAIN, TU VAINCRAS

Par Adolphe PAKOUA

Après une dizaine de mois d’un pouvoir que tu as vomis de tes tripes, Djotodia avait dû te dire au-revoir en brandissant, du haut de l’avion qui l’amenait à Ndjamena pour un retrait définitif du pouvoir, un mouchoir blanc qui disait clairement qu’il rendait les armes, ton mépris pour lui l’ayant vaincu.

PEUPLE CENTRAFRICAIN, tu avais gagné là ta première victoire.

Au moment où la tenue des prochaines élections majeures se précise, que les politicards nés de la dernière pluie et ceux rompus à la politique de la satisfaction de leur propre estomac se réunissent pour nouer la trame d’une énième transition dont le but est de leur donner la possibilité de se mettre ou de se remettre à la table de la mangeaille gouvernementale, PEUPLE CENTRAFRICAIN, tu ne devras pas baisser les bras pour tomber dans les pièges d’une telle manipulation grossière.

Les premières demandes de candidature aux élections majeures viennent d’être déposées, pour faire la preuve que le processus électoral est bien en marche et qu’il doit aller jusqu’à son terme.

PEUPLE CENTRAFRICAIN, tu auras gagné une autre bataille le jour où tes voix seront comptées, pour connaître le nom de l’homme à qui tu veux confier ton destin.

PEUPLE CENTRAFRICAIN, tu ne te contenteras pas de danser de joie le jour de la proclamation des résultats des élections car, en gagnant une nouvelle bataille, tu n’auras pas gagné la guerre.

Le plus grand combat viendra avec la politique que le nouvel « époux » de la RENAISSANCE mettra en place. Et dans ce combat, tu ne devras plus être complaisant sur les intrigues malveillantes du PALAIS.

Et pour gagner la guerre, quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle, tu devras refuser de toutes tes forces que :

KOLINGBA puisse remplir le gouvernement de ses amis, pour la simple raison qu’ils l’ont accompagné dans sa victoire, quand bien même ils n’auraient pas les compétences des charges qu’il porterait sur leurs épaules,

PAMPALI puisse faire appel à ses copines placées à des postes stratégiques, pour organiser les fêtes au PALAIS,

WILLYBIRO puisse faire les conseils des ministres à domicile, pour être plus convivial,

DOLOGUELE transforme l’une de ses chambres en caisse du trésor public, pour que les sous soient à portée de main,

DOUBANE nomme son petit-frère au poste de Premier Ministre quand bien même ailleurs, il n’a exercé aucune fonction d’envergure,

MECKASSOUA octroie des bourses à ses enfants en fermant le robinet aux jeunes centrafricains plus méritants,

ZIGUELE donne le monopole de certains marchés à ses proches-parents, pour que la fête batte son plein au village,

PATASSE verrouille la liberté d’expression pour faire de la télévision et de la radio nationale, les caisses de résonnance et de louanges de ses performances « cheftaines » personnelles,

YANGONGO transforme l’armée en une puissance ethnique, pour arrêter le flot de coups d’Etat du pays,

MANDATA fasse le contraire de ce qu’il a promis pendant la campagne, parce que le pouvoir crée d’autres envies,

HASSEN signe des contrats industriels dans ton dos, parce qu’elle doit assurer son pouvoir,

TOUADERA gère les deniers publics à sa convenance, pour la simple raison qu’il est le président et que tout lui appartient,

BENDOUNGA fasse du CENTRAFRIQUE, un Etat vassal d’un autre parce que le soutien extérieur auquel il s’adosse, est plus fort et plus douillet que ton propre soutien,

AMINE magouille pour placer son oncle à la présidence de l’Assemblée Nationale, pour boucler le cercle des pouvoirs,

NGOMBE-KETTE mette toutes les institutions à sa botte, pour que personne ne bouge,

A titre exceptionnel, Kolikondo, ministre des finances de son Etat et neveu de son Président, puisse construire et acheter six villas en moins d’un an, parce que son KOYA de Président est aux commandes,

………………..

La liste des candidats étant plus longue que la celle des membres d’un gouvernement qui conviendrait à un pays aux finances limitées, les candidats non cités voudraient bien se montrer indulgents à notre égard. Ils comprendront tout simplement qu’ils peuvent aussi s’identifier à tel ou tel autre candidat nommé, le but de la tribune étant de montrer les exigences que le peuple devra attendre demain de celui qui sortira de l’élection présidentielle.

PEUPLE centrafricain, tu vaincras. Mais tu vaincras en ne laissant plus tes hommes politiques te mener par le bout du nez, et cela, tu devras le faire de manière démocratique car c’est toi seul qui pourras obliger tes dirigeants à se mettre à la démocratie : accepter tout ce qui va dans le bon sens, et refuser tout ce qui est injuste.

Adolphe PAKOUA

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

2 commentaires

  1. Encore faut-il que le futur Président soit celui- là qui a été VÉRITABLEMENT choisi par ce peuple meurtri car tout porte à croire que les résultats des élections risqueraient d’être faussés…
    On risque de nous IMPOSER un individu à la solde d’une puissance…Suivez mon regard..;!

    1. En effet les risques de fraudes et d’orientation forcée des résultats sont évidents et que pouvons-nous y faire ? Notre arme résidera dans notre comportement par rapport au nouveau pouvoir, quel qu’en soit le vainqueur. Nous ne devons plus donner carte blanche à nos dirigeants de faire ce qu’ils veulent car nous n’en sortirons pas. Le peuple Burkinabè doit être notre référence.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page