Tribune de A.Pakoua

CENTRAFRIQUE : ET SI ON SUPPRIMAIT L’ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2015 ?

Par Adolphe PAKOUA

Voilà une idée qui fera certainement bondir beaucoup de leur fauteuil, une idée qui ne manquera pas de couper l’appetit à certains, surtout ceux dont les noms figurent en bonne place sur la liste des postulants au fauteuil présidentiel.

D’autres penseront tout simplement que la suggestion revèle d’une réflexion utopique ce que nous soutiendrons et applaudirons fortement car dans ce pays, l’utopie, qui n’est pas toujours un mauvais rêve dans d’autres contrées, pourraient amener plus d’un à réfléchir davantage, pour voir si la chose est faisable, en dépit des playdoyers juridiques qui seront versés au dossier, pour défendre les clauses de la charte constitutionnelle ou de la constitution tout court, ou des prises de position tranchées des uns et des autres.

A un moment où l’ANE fonctionne comme un poulet à qui on a coupé la tête mais qui continue cependant de courir de manière « éperdue », parce que ces deux têtes ont dû rendre leur tablier, il convient de se pencher très sérieusement sur la suite des opérations électorales, non pas pour les freiner ni pour les rallonger, mais bien pour se demander quelles en seront les issues et les conséquences, quand on considère les raisons évoquées par le Président de l’ANE, pour justifier sa démission.

Nous aurions souhaité que ces raisons eussent été présentées au peuple avant la démission, car cette démarche aurait eu comme avantage de prendre le peuple lui-même à témoin, et de montrer les dangers d’une élection précipitée, les dangers de cette « mauvaise » élection prônée sur le perron de l’Elysée.

Le Centrafrique traverse des moments très exceptionnels, avec une transition qui n’en finit plus car la crise semble ne pas avoir de fond. Ainsi, à certains moments où l’on croit voir un peu de lumière, d’autres vagues surgissent à nouveau pour replonger le pays en pleine tourmente, donnant aux uns et aux autres l’impression que la situation est exceptionnelle et désepérée.

Alors, si la situation du Centrafrique est exceptionnelle, il faudra alors que les centrafricains, dans leur majorité, fassent preuve de davantage de discernement, de lucidité, d’imagination et de courage surtout, pour prendre des mesures exceptionnelles.

Ainsi, compte tenu du fait que le pays n’a pas les moyens de ses exigences, pourquoi ne pas supprimer purement et simplement l’élection présidentielle de 2015 pour n’organiser que les législatives, à l’issue desquelles sortira un Premier ministre ?

A y voir de très près, l’élection présidentielle est la procédure qui risque d’amener au pays plus de problèmes s’il se trouvait que demain, celui qui sortira des urnes est contesté par un grand nombre, à cause des irrégularités qu’on pourrait relever ici et là, lors de cette « mauvaise » élection.

Il suffirait alors de supprimer cette élection, de faire consensus autour d’une personnalité qui sera un Président à titre honorifique pendant la durée du mandat législatif, le temps de permettre à l’Etat de retrouver la pleinitude de ses moyens. Beaucoup parleront du respect de la constitution ou de la charte constitutionnelle, mais puisqu’il est question de chercher à trouver les solutions aux problèmes du pays, il est préférable d’exploiter toutes les pistes, même celles qui peuvent paraître au premier abord, utopiques, « utopiques » considéré aussi dans son sens premier et vieilli où un gouvernement idéal n’existe qu’avec un peuple heureux.

En tout état de cause, tout ne dépend que des centrafricains eux-mêmes, qui ne pourront se faire entendre que s’ils ne parlent que d’une seule voix.

Adolphe PAKOUA

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