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UN AN DE SELEKA ET D’ANTI-BALAKA : UN CAUCHEMAR A N’EN PLUS FINIR

Le bilan est très lourd et accablant : En douze mois de prise de pouvoir par la Séléka et l’entrée en scène des Anti-balakas, il y a au bas mot : 3.000 morts avec autant de veuves et orphelins, 200.000 blessés, 1.000.000 de déplacés, 100.000 étrangers rapatriés dans leur pays, des femmes violées, des biens pillés, des maisons détruites. En plus de ces chiffres qui font froid au dos, il y a la souffrance des femmes, des hommes et des enfants que nulle personne ne peut quantifier. Quelle autre situation en Afrique et dans le monde peut être comparée à l’enfer que vit chaque jour le peuple centrafricain, ce peuple que nous aimons tant, en ce début de l’année 2014 ?

La transition est manifestement à bout de souffle avec un président détesté et totalement dévalué mais hermétiquement barricadé au camp de Roux. Malgré une inflation de discours, en plein déni de la réalité, préférant plutôt défendre la Séléka que de compatir avec les souffrances du peuple, avec un système de défense on ne peut plus pathétique (hier c’étaient les éléments égarés qui commettaient des exactions, aujourd’hui c’est Bozizé et ses pantins mais jamais les mercenaires recrutés, habillés, entraînés et armés par la Séléka), le chef d’Etat de transition ne sera jamais dans l’inconscient collectif que celui par qui le mal est arrivé.

Un Gouvernement impuissant, des Ministres aux abonnés absents et qui, plus est, regrettent manifestement d’avoir été nommés au gouvernement, le CNT dépassé par les évènements, les partis politiques cachant la tête dans le mutisme comme l’autruche la tête dans le sable, une administration en déconfiture, la société civile déboussolée, les FACA disparus des radars, tel est aujourd’hui le sombre tableau que représente la République centrafricaine. Dans cet embrouillamini, aucun homme d’Etat, rassembleur et crédible ne semble avoir émergé. Personne pour donner espoir au peuple et lui indiquer la voie à suivre. Personne pour le faire rêver. Ce sont les circonstances historiques qui font les grands hommes. A force d’être trop réalistes et trop prudents, de nombreux hommes politiques centrafricains sont devenus de vulgaires opportunistes qui volontairement manquent le train de l’histoire qui pourtant les attend à la gare. N’est pas MANDELA qui veut. J’en conviens.

Avec en prime, un phénomène nouveau : les Anti-balakas. Ils n’ont jamais signé les accords de Libreville. Ils ne sont représentés ni au Gouvernement, ni au CNT. Ils sont pourtant présents sur le terrain. Ils assassinent, égorgent de paisibles citoyens et incendient des villages entiers. Il faut bien en tenir compte. La réalité, c’est la réalité, comme disent les psychanalystes. Même si je ne l’aime pas, je dois m’y adapter.

Nous aurions tort de croire à la sincérité de celui qui clame à qui veut l’entendre qu’il ne veut pas le pouvoir et qu’il va le céder à la fin de la transition. Trois raisons peuvent justifier un scepticisme raisonnable:

On ne tue pas autant de personnes (assassinats de masse ou assassinats ciblés) pour quitter le pouvoir seulement quelques mois après l’avoir usurpé. Quitter le pouvoir dans ces conditions, c’est se rendre vulnérable.

On ne prend pas le risque de mécontenter 20.000 mercenaires armés qui t’ont porté au pouvoir sans leur donner la monnaie de change.

La menace de la partition du pays est plus qu’un chantage, c’est une arme de dissuasion. Si vous me touchez, je divise le pays. Tant qu’à faire, je resterai au pouvoir.

Alors les alliés provisoires de la Séléka n’auront que leurs yeux pour pleurer car ils seront tout simplement cocufiés. A la vérité, la guerre du pétrole ne fait que commencer avec l’hypothèse que les pions que nous voyons aujourd’hui sur la scène peuvent vite passer mais les forces occultes qui tirent les ficelles et commanditent les actions demeurent. Je préfère ne pas avoir raison. Cette fois-ci

Pourtant des solutions pragmatiques et efficaces existent pour décapiter ces organisations criminelles et neutraliser tous ces illuminés prétendument investis d’une mission divine qui continuent de semer la terreur :

1- Que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne une résolution pour reconnaître la Séléka et les Anti-balakas comme des organisations criminelles.

2- Parallèlement que la CPI engage des poursuites pénales pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre contre les responsables de ces organisations. Jean Pierre MBEMBA et Laurent GBAGBO ont fait moins pire, ils croupissent pourtant à la prison de La Haye.

Tous nos efforts de lobbying doivent tendre vers ces deux objectifs minimums qui, à bien voir les choses, peuvent aller de pair avec l’action salvatrice de Sangaris et de la MISCA sur le terrain.

Que Dieu bénisse la République centrafricaine.

Alain Lamessi

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