Chronique du Village Guitilitimô

2015 : QUE DIEU ME PRÉSERVE DE TOUS VOS VŒUX

Par GJK

Pourquoi attendre toujours douze mois après, pour vous promener partout avec vos besaces pleins de vœux – toujours les mêmes -, et m’en jeter quelques uns au passage devant ma porte ou encore sous forme de sms et autres messages électroniques, tels des os que l’on met aux ordures à l’adresse des chiens affamés !

De grâce, que Dieu me préserve de tous vos vœux de bonheur, prospérité, longévité, réussite, que sais-je encore !

D’ailleurs quand vous me présentez vos vœux de bonheur, qu’est ce qui vous dit que votre fameux « bonheur » n’est pas mon malheur? Et d’après vous, à partir de quel seuil d’accumulation de biens matériel – car c’est ce à quoi tout le monde pense -, peut-on dire réellement qu’un homme vit dans la prospérité ou a réussi sa vie ? Pourquoi assiste-t-on de plus en plus aux suicides de gens fortunés alors que dans certains coins les plus reculés de cette Centrafrique de misères, il arrive très souvent que l’on découvre avec émerveillement des individus dont le visage rayonne de joie profonde et exprime une totale sérénité? De plus, dites-vous une chose : personnellement, je ne cours pas après la longévité. Mourir aujourd’hui ou dans cent ans, pour moi c’est toujours mourir. Alors pourquoi se faire du mouron à vouloir repousser toujours de plus en plus loin – au point d’oublier de vivre -, les limites d’une échéance que l’on sait de toutes les façons inévitable ? Que l’on se comprenne bien. Je ne cours pas après la mort, mais je ne vis pas non plus uniquement pour l’éviter. C’est pourquoi je fais mienne cette sagesse qui veut que l’essentiel n’est pas de vivre longtemps, mais de vivre pleinement.

Enfin j’aime à me souvenir très souvent de cette histoire du roi Alexandre qu’avec votre permission je voudrais partager à nouveau :

« Sur le point de mourir, Alexandre convoqua ses généraux et leur communiqua ses dernières volontés, ses trois ultimes exigences :

  1. Que son cercueil soit transporté à bras d’homme par les meilleurs médecins de l’époque.
  2. Que les trésors qu’il avait acquis (argent, or, pierres précieuses…), soient dispersés tout le long du chemin jusqu’à sa tombe, et…
  3. Que ses mains restent à l’air libre se balançant en dehors du cercueil à la vue de tous.

L’un de ses généraux, étonné de ces requêtes insolites, demanda à Alexandre quelles en étaient les raisons ?

Alexandre lui expliqua alors ce qui suit :

Je veux que les médecins les plus éminents transportent eux-mêmes mon cercueil pour démontrer ainsi que face à la mort, ils n’ont pas le pouvoir de guérir…

Je veux que le sol soit recouvert de mes trésors pour que tous puissent voir que les biens matériels ici acquis, restent ici-bas…

Je veux que mes mains se balancent au vent, pour que les gens puissent voir que, les mains vides, nous arrivons dans ce monde et, les mains vides, nous en repartons quand s’épuise pour nous le trésor le plus précieux de tous : le temps…

En mourant, nous n’emportons aucun bien matériel avec nous ».

Celui qui a des oreilles qu’il entende et comprenne!

Alors, sans nuire à votre liberté  ni à la mienne, et si je vous le demandais, que me souhaiteriez-vous en cette année 2015 ?

Pour finir, je souhaite à tous les Centrafricains de libérer surtout de leur coeur en cette année 2015, la haine et la jalousie, ces deux grandes calamités qui rongent les uns, détruisent les autres et plombent la Centrafrique notre pays. Vivement qu’arrivent les élections du destin, ces élections du changement tant attendu!

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

 

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